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Syndrome scapulo-costal

Le syndrome scapulocostal (SCS), également appelé « syndrome douloureux de l’épaule du voyageur de commerce » (traveling salesman shoulder) est une affection mal comprise qui est probablement souvent mal diagnostiquée et traitée.
Historiquement le syndrome a été bien décrit, mais pas nommé, par Travell et al. en 1942.
La première publication utilisant le terme est apparue en 1950 par Michele et al.
Le syndrome de « snapping-scapulae », est probablement la même chose. Décrit par une « sensation de grincement, de grincement, d’éclatement ou de claquement de l’omoplate sur la face arrière des côtes ou la région thoracique de la colonne vertébrale » (Hauser).
Le syndrome scapulocostal semble provenir d’un surmenage lié à une utilisation répétée des muscles stabilisateurs de l’omoplate, qui comprennent le muscle grand dentelé, l’élévateur de la scapula (angulaire de l’omoplate), le petit pectoral et les rhomboïdes.

Qu’est-ce que le syndrome scapulo-costal ?


Le syndrome scapulocostal est un syndrome clinique caractérisé par une douleur et des paresthésies situées sur le bord médial de la scapula, ou omoplate, et irradiant dans le cou, le triceps supérieur, la paroi thoracique et l’extrémité distale du membre supérieur. La douleur est sourde et à type de brûlure. L’intensité de la douleur associée au syndrome scapulocostal est modérée. Cette douleur peut être provoquée par des activités comme passer le bras par-dessus le siège avant vers la banquette arrière d’une voiture   ou maintenir longtemps le combiné du téléphone coincé entre l’épaule et le cou. Les sports de raquette ont également été incriminés.

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Quels sont les signes cliniques ?


L’examen physique révèle la présence de zones gâchettes musculo-aponévrotiques dans les muscles rhomboïdes, infraépineux et subscapulaire. Ces zones gâchettes sont particulièrement bien mises en évidence en demandant au patient de placer sa main sur l’épaule non affectée en passant devant le thorax. La palpation de ces zones gâchettes situées le long du bord médial de l’omoplate entraîne un signe du sursaut positif, et provoque une douleur irradiante dans le membre supérieur homolatéral.   

Lors de l’examen, le glissement scapulaire est altéré ou modifié. L’omoplate devrait normalement basculer et basculer dans une ration prévisible avec des mouvements des bras et des épaules. Ces mouvements sont modifiés avec une sensation de ressaut et une limitation douloureuse variable de la mobilité.

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L’examen neurologique du membre supérieur est normal. Le diagnostic est surtout différentiel : il ne s’agit pas d’une névralgie cervico brachiale ou d’un syndrome du défilé cervico-thoracique. La symptomatologie est purement sensitive. Il n’y a aucun déficit moteur mais s’il peut exister une faiblesse musculaire en particulier quand cette symptomatologie s’intègre dans un tableau plus vaste de fibromyalgie.

Quels sont les examens complémentaires nécessaires ?


Des radiographies standard seront effectuées chez tous les patients présentant un syndrome scapulocostal. Des radiographies thoraciques en vues lordotiques apicales doivent être effectuées dans l’éventualité d’une tumeur de l’apex pulmonaire.

À partir du tableau clinique du patient, des analyses supplémentaires, comprenant une numération-formule sanguine complète et une vitesse de sédimentation, peuvent être nécessaires.

Une imagerie par résonance magnétique (IRM) de l’épaule est indiquée lorsqu’une déchirure de la coiffe des rotateurs est suspectée.

Une scintigraphie osseuse doit être effectuée en cas de suspicion d’une affection métastatique ou d’une tumeur primitive dans la région de l’épaule.

Un électromyogramme (EMG) permet d’éliminer une radiculopathie, une pathologie du plexus brachial et une neuropathie par compression.

Quel est le traitement ?


Le traitement est purement conservateur.

On peut réaliser des injections de stéroides au mieux controlées par échographies sure les zones gâchettes. L’imagerie en temps réel est utilisée pour diriger une aiguille para-rachidienne dans les points de déclenchement du muscle SPS, où la solution est injectée sous vision directe.

 

La prise en charge par un centre de réeducation fonctionnel pour approche globale de cette dyskinésie est à recommander. Le « rééquilibrage » de la scapula et des muscles qui l’animent est la priorité.

Les objectifs du traitement sont de réduire les spasmes musculaires, les adhérences fasciales, les points de déclenchement et les douleurs musculaires.

Les étirements améliorent la flexibilité des muscles scapulaires tandis que la thérapie renforce les muscles qui se sont affaiblis.

Massothérapie, thérapie manuelle, technique Graston et technique Active Release (TAR) sont des thérapies musculaires qui diminuent les tissus cicatriciels, les adhérences fasciales et les points de déclenchement dans les muscles, en particulier les muscles rhomboïde, élévateur et trapèze où ils se fixent à l’omoplate.

Une combinaison de thérapies et de traitements est souvent nécessaire pour diminuer la douleur et retrouver des mouvements scapulaires normaux associés au syndrome scapulocostal. et de fonctionnement antérieurs.

 

Fourie a rapporté son experience de 6 interventions pour « serratotomy ».

L’opération de « serratotomie » consistait à pratiquer une incision dans la ligne médiane de C5-T4 jusqu’aux pointes de ces épines pour faire des fenestrations à travers l’aponévrose du grand dentelé facilement disséquée etait sectionnée. Cette chirurgie ainsi que beaucoup d’autres (resections costales partielles, resection partielle de la scapula, desinsertion musculaire etc…) ont été abandonnées.

Quel est le pronostic ?


Si les patients restent sans traitement, la limitation des mouvements de l’épaule et de l’omoplate s’aggrave jusqu’à entraîner une incapacité fonctionnelle et une douleur permanente.

La réeducation doit permettre au contraire une cessation totale des troubles.

Références


  • Ormandy L. Scapulocostal syndrome. Va Med Q ; Spring 1994;121(2):105-8.
  • Pommerol P. Diagnostic du syndrome scapulo-costal.Kiné Scient 2020,0618:39-41
dr patrick houvet chirurgien du membre superieur et des nerfs peripheriques a paris 16

L’auteur : Docteur Patrick HOUVET

Le Docteur Patrick Houvet, chirurgien orthopédiste à Paris et en Île-de-France, est spécialiste en chirurgie orthopédique du membre supérieur, ainsi qu’en chirurgie des nerfs périphériques.